bibliographie

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Comment les Alpes se sont-elles formées ? Jacques Deferne et Nora Engel http://www.kasuku.ch/pdf/Les_alpes/les_Alpes.pdf AFTES, Septembre-octobre 2011, n°227, Frederic Buffet, Michel Roignot,  Paul Roux, Alexandra Joly, Salah Ghozayel http://www.aftes.asso.fr/doc_gd_public/article_fichier/T227-391_407GhozayelLigneB-.pdf

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– cours de l’ENS Cachan, ingénieur et conseil, 2012,mecanique des roches et travaux souterrains

– Tunnel, AFTES, 2012 ouvrages souterrains, P. 22-29, Tunnels

– futura hightech [en ligne]. Futura science, 1998, 2013 [ 1 mars 2015 ], tunnelier disponible sur http://www.futura-sciences.com/magazines/high-tech/technologie-tunnelier/

Excavation par explosif

1. Choix et conséquences de l’explosif dans le creusement d’un tunnel

Les ingénieurs, pour creuser un tunnel dans de la roche dure, ont le choix entre deux méthodes d’excavation, la méthode traditionnelle ou par tunnelier. La méthode traditionnelle consiste à l’utilisation de l’explosif (généralement de la dynamite) comme méthode de forage. On utilise cette méthode dans le cas où la roche dans laquelle on creuse est dure et avec une cohésion forte. En effet, le tunnelier n’arriverait pas à creuser ce type de roche aussi rapidement que l’explosif. Cependant, l’utilisation de l’explosif obéit à des contraintes particulières.

a. Contraintes géologiques

Ces contraintes sont les premières rencontrées lors du creusement d’un tunnel à l’explosif. La principale de ces contraintes en roche dure est la présence possible de failles. Ce sont des cassures dans la roche qui permettent à deux compartiments de roche de se déplacer l’un par rapport à l’autre par glissement ou éloignement. De manière générale les déplacements des blocs rocheux s’effectuent dans des sens contraires. L’existence de failles dans la roche peut provoquer lors du percement du tunnel des glissements de terrain et des arrivées d’eau imprévues.

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Il est donc nécessaire de mener des études précises sur la composition géologique du terrain dans lequel on se prépare à creuser un tunnel.

 b. Contrainte d’espace

L’espace confiné des galeries souterraines empêche non seulement une circulation fluide de tous les engins de chantier mais apporte aussi des contraintes supplémentaires à l’utilisation des explosifs. En effet les ondes émises par les explosions se réverbèrent sur les parois des tunnels ce qui peut les  fragiliser.

c. Contraintes de sécurité des personnes 

Après l’utilisation d’explosifs, des gaz toxiques commencent à se former dans la galerie. De même manière les gaz d’échappement des engins de chantier présentent une toxicité élevée si leur concentration dépasse les seuils autorisés.  Il est obligatoire d’évacuer ces gaz sans quoi le chantier devient trop dangereux pour le personnel. L’évacuation de ces gaz demande des machines particulières ce qui apporte des contraintes supplémentaires.

d. Contrainte de protection des matériels

La construction d’un tunnel à l’explosif demande beaucoup d’engins de chantier et un éclairage est nécessaire dans  une galerie sombre. Il est important de s’assurer que ces matériels sont hors de portée de l’explosif avant chaque tir.

2. Cycle de production

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Creuser un tunnel nécessite une succession d’étapes qui, une fois faites, sont répétées jusqu’à  ce que le tunnel soit fini, c’est ce qu’on appelle le cycle de production. Ces étapes sont les suivantes :

 a. Le plan de tir

Le plan de tir est une étape obligatoire du cycle de creusement. Il consiste en un schéma de la voûte d’un tunnel sur lequel on place toutes les informations nécessaires au bon déroulement du tir. Ces informations portent principalement sur la localisation des différentes mines, leur puissance (type de charges), les détonateurs utilisés ainsi que l’ordre d’explosion des charges et le temps d’écart (25 ms dans le document ci-dessous). Cela permet de visualiser la séquence de tir des charges pour mieux l’adapter au terrain. Un chantier peut sur son parcours faire appel à différents plans de tir selon le type de roches rencontrées.

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 b. La foration

Après l’élaboration du plan de tir, on creuse les emplacements des charges ainsi que le bouchon. Le bouchon consiste en un ou plusieurs trous, vides ou chargés en explosifs, creusés au milieu du front de taille pour créer, après l’explosion des premières charges, une surface libre qui donne au tir plus de profondeur. Il en existe plusieurs sortes :

  • Le bouchon canadien est constitué de plusieurs trous vides et parallèles entre eux ce qui permet aux ondes produites par les premières charges de se réfléchir entre les différents trous et ainsi de créer la surface libre.
  • Le bouchon en V est fait de deux trous chargés placés en « V » à l’intérieur de la roche ce qui permet de former une surface libre plus profonde.

Il en existe d’autres et chacun est utilisé en fonction de la roche rencontrée.

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c. Le chargement de la volée

Il existe différents types de mines, chaque type étant utilisé à des endroits différents du front de taille :

  • Les mines d’abattage sont utilisées dans le bouchon. Ce sont ces mines qui créent l’espace libre nécessaire au bon déroulement du tir.
  • Les mines de contours sont utilisées pour creuser les contours du front de taille (voûte, profil et basement). Elles sont moins puissantes que les autres.
  • Les mines de coins sont placées dans la partie basse du front de taille. Elles doivent former la voûte finale d’après le tir et c’est pourquoi elles ne sont déclenchées qu’à la fin.tpe29

d. Le tir

Le tir ne se fait qu’après s’être assuré que tout le matériel et tout le personnel ont été évacués de la galerie. Il est aujourd’hui interdit d’utiliser des mèches lentes pour amorcer les explosifs car la technique a été jugée trop peu fiable. Tous les détonateurs sont donc électriques ce qui engendre alors d’autres contraintes. Il faut, en effet, s’assurer qu’aucune onde ne vienne créer un départ de tir intempestif qui pourrait avoir des conséquences désastreuses. Lors du déclenchement du tir, la sécurité est la règle primordiale.

e. La ventilation

Après chaque tir, d’importantes quantités de gaz ou de poussières toxiques créées par l’explosion s’amassent dans le tunnel. La ventilation permet d’évacuer tous ces gaz avant de reprendre les travaux. Elle se fait soit par ventilation soufflante, soit par ventilation aspirante ou par les deux à la fois. Le temps d’évacuation de ces gaz dépend du type des explosifs utilisés ainsi que de la nature de la roche.

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f. La purge

Après la ventilation, une machine spéciale appelée « pince à purger » est utilisée pour faire tomber les blocs de roche non stable. Elle est suivie du boulonnage, opération qui consiste à solidifier la voute de la galerie fragilisée par le tir.

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g. Le marinage

Le marinage consiste à l’évacuation de tous les déblais occasionnés par le tir. Il se fait à l’aide de pelles mécanisées et de camions de remorquage.

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 h. Le gunitage

Après avoir évacué les déblais, on projette du béton sur la voûte afin de la rendre plus solide et de permettre aux travaux de continuer en sécurité. La projection s’effectue soit par voie sèche soit par voir mouillée. Par voie sèche, le  béton en poudre est pulvérisé simultanément avec de l’eau. Le béton se mouille avec l’eau et vient se compacter sur la surface rocheuse.

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 3. Maîtrise des vibrations (étude de cas : tunnel de croix rousse)

Avant rénovation, le tunnel de croix rousse était un ouvrage long de 1753 mètres mis en service en 1952. Il reliait et relie toujours la rive Saône de croix rousse avec la rive Rhône. Son flux était de 44 000 véhicules par jour. Les travaux de rénovation visaient à créer une deuxième galerie parallèle à la première réservée aux transports en commun. Il a été décidé de mener ces travaux à l’explosif. L’objectif principal de ces travaux était donc de creuser cette nouvelle galerie sans endommager la galerie existante et sans causer des dégâts aux bâtiments anciens au-dessus du tunnel.

Il a fallu pour cela s’assurer d’une parfaite maîtrise des vibrations causées par les tirs à l’explosif. Afin d’atteindre cet objectif les ingénieurs ont élaboré des seuils de vibrations qui ont permis de dimensionner les charges de manière  qu’à chaque tir la charge d’explosif utilisée ne soit pas trop importante pour éviter des dommages sur les bâtiments alentours. Afin de mesurer ces vibrations, des capteurs ont été disposés tout autour de la nouvelle galerie.

Ces seuils ont globalement été respectés pendant l’opération. De plus, afin de s’assurer que les tirs ne représentaient aucun danger pour les véhicules traversant le tunnel existant, l’ancienne galerie était fermée avant chaque tir. S’en suivait ensuite une vérification du respect des seuils de vibration puis une étude rapide afin de s’assurer que le tir n’avait causé aucun dégât sur l’ancienne galerie.

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Dispositif d’enregistrement pour les essais de tirs

En tout, 384 tirs ont été effectués afin de percer la nouvelle galerie avec une vingtaine de plan de tir. L’exemple du tunnel de croix rousse montre bien la difficulté de la maîtrise des vibrations  lors du creusement d’un tunnel à l’explosif et particulièrement dans un milieu densément urbanisé. Cet exemple du tunnel de croix rousse s’applique aussi au creusement des métropolitains dans les métropoles importantes.

Excavation par tunnelier

Les tunneliers ou TBM (Tunnel Boring Machine) sont de véritables usines souterraines destinées à créer des tunnels en effectuant plusieurs opérations successives : abattage du terrain ; évacuation des déblais par différents moyens tel que convoyeur (bande transporteuse), marinage ; mise en place du soutènement (anneaux préfabriqués en béton: assemblage de voussoirs, béton projeté ou lorsque la résistance mécanique de la roche est suffisante on n’ajoute pas de matériaux de soutènement).

Durant toute la présentation nous allons parler du cas de la ligne D du métro de Lyon qui a été prolongée entre les années 1993 et 1995 de la gare de Vaise à la station Berthet en passant par la station Valmy.  Nous utiliserons ce cas pour illustrer nos propos.

1. Fonctionnement d’un tunnelier

Un tunnelier se compose principalement des éléments suivants:

1. la roue de Coupe

2. la chambre de forage

3. l’érecteur de voussoir

4. le train suiveur

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Dans le détail la tête du tunnelier est constituée des éléments décrits dans le schéma ci dessous.

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Nous allons passer en revue les différents éléments.

1. La roue de coupe est fixée à l’avant du tunnelier, elle assure le forage et l’excavation, même dans des roches très dures. Elle tourne et exerce un forte pression sur la roche pour la briser grâce aux molettes de coupes et aux pics de tungstène (métal très dur). Ensuite, les roches brisées passent derrière la roue de coupe par les ouvertures et arrivent dans la chambre d’excavation. Il existe de très nombreux types de roue adaptés aux différentes roches; pour cela, elles ont des outils différents.

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2. La chambre de forage (ou d’excavation) est située à l’avant du tunnelier, et immédiatement derrière la roue de coupe. Elle s’adapte à la diversité des terrains, meubles ou durs, avec ou sans pression d’eau, et offre un accès aux ouvriers pour nettoyer ou changer les outils de coupe.

Toutefois compte tenu du danger potentiel (écroulement, arrivées d’eau, ..), les ouvriers n’interviennent dans la chambre d’excavation que très rarement et avec beaucoup de précautions suivant des protocoles très stricts.

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3. Le bouclier: il s’agit du cylindre métallique qui supporte la roue de coupe, les moyens d’extractions et garantit la protection et l’étanchéité du travail d’excavation sur le front de taille. L’étanchéité est en particulier garantie par une « jupe » sous laquelle sont mis en place les voussoirs composant le revêtement du tunnel. Voir schéma ci dessus.

4. Le train suiveur : Situé à l’arrière du tunnelier, il permet notamment d’approvisionner le tunnelier en voussoirs et d’évacuer les décombres de roches. Certains peuvent s’étendre sur plusieurs centaines de mètres.Voir schéma ci dessus.

5. La vis d’extraction : Elle permet d’extraire les déblais, en les remontant jusqu’au convoyeur à bandes qui les évacue à l’arrière du tunnelier.

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6. Erecteur de voussoirs : Les voussoirs sont des éléments en béton préfabriqué qui une fois assemblés forment un anneau. Leur forme est un arc de cercle.  Ils servent à soutenir la roche lorsque ses caractéristiques mécaniques ne permettent pas d’assurer la stabilité du tunnel.  Ils composent la paroi de tunnel après le percement. Le tunnelier assure la pause des voussoirs grâce à un érecteur de voussoir situé dans le bouclier. Un injecteur de mortier situé après la jupe permet de remplir le vide laissé par le bouclier lors de son avancement. Le tunnelier avance tout en pausant les voussoirs et est approvisionné par le train suiveur.

Bilan : Le tunnelier avance en brisant la roches devant lui (front de taille ou d’abattage) avec la roue de coupe. les décombres passent ensuite derrière le roue et se retrouvent dans la chambre d’excavation d’où ils sont extraits pas la vis d’extraction. Celle-ci les conduit dans le train suiveur afin être rejetés.  En même temps les érecteurs de voussoirs placés à l’extrémité de la cloison étanche (bouclier) fabriquent les parois du tunnels. Un tunnelier avance dans le terrain telle une chenille : le creusement est coordonné à la poussée sur les vérins. Ceux-ci s’appuyant sur le dernier anneau de voussoirs posé, il faut avancer suffisamment pour pouvoir dégager l’espace nécessaire à l’assemblage des nouveaux voussoirs. Durant la pose des voussoirs, le creusement est bien entendu arrêté. Avec ce système, on peut atteindre des cadences journalières records : jusqu’à 18 mètres par jour !

Il existe de nombreuses techniques de forages différentes adaptées aux situations. Lorsque le forage se fait dans une roche meuble ou aquifère il est essentiel de maintenir une pression suffisante au niveau du front de taille pour éviter un brusque déplacement de roche et ainsi créer un  tassement de terrain en surface. Ce qui est inenvisageable sous un milieu urbain tel que la ville de Lyon (notre cas d’étude). C’est pourquoi il existe différents moyens pour maintenir cette pression.

2. Deux grand types de tunneliers

il existe deux grandes classes de tunneliers se distinguant par leur bouclier (parois extérieur du tunnelier) : les boucliers à front libre (ou ouvert) et les boucliers à front pressurisé.

  a. Les boucliers à front ouvert

Ces boucliers ne possèdent pas de système de stabilisation du front de taille, ils ne peuvent donc être utilisés que pour le creusement en roche solide de bonne tenue, roche massive ou sédimentaire dont la cohésion est suffisante. Étant ouvert il est ne peut être utilisé avec un quelconque  système de maintient de pression. Il faut être sûr des conditions géologiques qui seront rencontrées. De la même manière ce type de bouclier ne permet pas de travailler sous le niveau de la nappe phréatique.

Ce type de bouclier a donc très vite été écarté pour notre cas d’étude. En effet le tunnel du prolongement de la ligne de métro passe en grande majorité dans les alluvions du Rhône de cohésion assez faible.

b. Les boucliers à front pressurisé

Ces boucliers sont utilisés lorsque le front de taille n’est pas stable (terrain meuble), ou est situé dans la nappe phréatique (zone aquifère). Leur particularité est en effet de permettre d’exercer une pression stabilisatrice sur le front de taille. Cette stabilisation peut être assurée par une pression de terre, une pression d’air (air comprimé) ou une pression de fluide (boue bentonitique). Quel que soit le mode de pression, il doit être parfaitement maîtrisé : une perte de pression dans la chambre d’excavation peut entraîner des tassements de surface conséquents et tout à fait inadmissibles en zone urbaine. Ces tassements peuvent se manifester instantanément ou de manière différée.

Ce genre de bouclier a donc été choisi pour notre cas d’étude.

Le bouclier à pression de terre : Le principe est de maintenir la pression derrière le roue de coupe en utilisant la roche abattue. Cependant cette technique ne permet pas de répartir la pression de façon homogène à cause de la formation d’amas de terre plus compactes. Ce type de bouclier peut être efficace uniquement dans un terrain homogène. Donc cette technique est très rarement utilisée car, en l’état actuel de sa technologie, il ne permet pas d’assurer une protection sûre contre les éboulements et les tassements.

Ce type de bouclier a donc été écarté pour notre cas d’étude car il n’est pas adapté aux terrains hétérogènes. On ne pouvait pas se permettre le moindre tassement de terrain car il aurait de lourdes répercussions sur les bâtiments étant en milieu urbain.

Le bouclier à pression d’air : Au fur et à mesure des utilisations on s’aperçoit que la pression d’air comprimé reste délicate en terrain de faible cohésion (sables et graviers) et de perméabilité supérieure à 10e-5 m/s. En effet, dans de tels terrains, on constate de nombreuses fuites d’air engendrant des chutes de pression telles qu’il devient très difficile de gérer et maîtriser correctement la contre-pression indispensable au front. De plus, la pression exercée par l’air sur le terrain est uniforme alors que la pression dans le terrain augmente avec la profondeur (fig. 1). En partie haute du front de taille, la pression d’air est donc supérieure à la pression du sol, ce qui reste très délicat à gérer. Il est nécessaire de préciser que même dans des conditions favorables, on hésite à utiliser ce type de bouclier car il a été prouvé que des fuites d’air dans le terrain augmentent la pression dans les interstices de la roche, qui en se dissipant ensuite lentement, provoquent des tassements à long terme en surface.

Ce type de bouclier a donc été écarté du fait de la très forte perméabilité de certaines couches de terrain traversées, puisque l’on peut atteindre 10e-3 m/s dans les alluvions sablo-graveleuses.

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Le bouclier à pression de boue bentonite : La bentonite est un argile très imperméable, on l’utilise dans un solution bentonite (eau et bentonite) qui a la capacité de ne pas s’infiltrer dans des roches meubles. Donc une suspension de boue bentonite mise en pression (de 20 à 30 kPa) dans la chambre d’extraction assure parfaitement la stabilisation du front de taille, même en terrain meuble et aquifère. Dans ce cas, les capteurs de pression baignant dans un fluide, les mesures sont beaucoup plus précises et on évite le problème de non répartition homogène de la pression sur le front de coupe et au sein de la chambre d’excavation. La mise en pression de la boue est réalisée de manière à contrebalancer les contraintes exercées en sens inverse par le terrain au niveau du front de taille. Du fait du poids propre de la boue, le diagramme de pression est de même forme que celui du terrain (fig. 2), et on ne rencontre plus les problèmes d’instabilité de la pression d’air.

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Expérience : Il s’agit de verser de l’eau sur du sable sec, on voit ainsi que le sable se sature en eau très rapidement, alors que si on verse une boue bentonitique alors le sable reste sec avec une zone de transition appelée cake

De plus, la boue bentonitique présente trois grands avantages:

-Grâce à elle, ce type de bouclier est très efficace dans les terrains perméables. En effet, la boue bentonitique possède la propriété de former, en s’essorant au contact d’une paroi poreuse, une sorte de peau d’argile très peu perméable appelée « cake ». Si le terrain est très fin, il se forme un « cake membrane », sinon, un « cake imprégnation » sur une plus grande profondeur. Ce « cake », qui diminue donc localement la perméabilité du terrain, donne un point d’appui à la boue sous pression qui peut ainsi jouer pleinement son rôle de contre-pression, et améliore énormément la stabilité du front de taille.

-De plus, la bentonite en suspension dans l’eau reste dé-floculée durablement  : elle ne décante pas et évite même la décantation des déblais qu’elle contient. Elle facilite ainsi le transport et l’évacuation des petits déblais jusqu’à la centrale de retraitement.

-Enfin, le «cake» formé par la  la boue permet également de diminuer les frottements entre la jupe du tunnelier le terrain.

Compte tenu de ces nombreux avantages, c’est donc ce type de bouclier qui a finalement été retenu.

3. Différents tunneliers adaptés aux situations 

Aujourd’hui, on peut utiliser les tunneliers dans tous les types de terrain. Mais la façon d’attaquer la roche n’est pas la même, suivant que l’on soit dans un granite sain ou un sable. Sans vouloir fixer des règles absolues, on peut répertorier la technologie de creusement avec le type de roche et les conditions hydrogéologiques:

Roches dures : on pourra utiliser un tunnelier équipé de molettes, qui écrasent, fissurent et surtout « éclatent » la roche. Le front peut rester ouvert et après concassage (par passage dans un concasseur) l’évacuation des déblais sera réalisée, par un convoyeur à bande (tapis roulant). La Fig 3 illustre le fonctionnement d’un TBM roches dures.  Donc pour progresser, le tunnelier ne peut pas s’appuyer sur les voussoirs (il n’y en a pas) donc il utilise des grippers (19). Ce sont des vérins de poussée qui s’appuient sur les parois du tunnel et qui font un  ancrage par friction.

C’est absolument le contraire. Elle reste défloculée durablement.

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Roches tendres : On utilisera un tunnelier équipé de molettes et de dents, ces dernières faisant office de couteaux cisaillant la roche. Le front sera généralement ouvert mais peut être fermé et légèrement pressurisé à l’air comprimé si des venues d’eau apparaissent. L’extraction des débris rocheux  après concassage éventuel sera réalisé, par une vis d’extraction puis convoyeur à bande. Dans ce cas, le soutènement se fait avec des anneaux de voussoirs. Chacun d’eux compte 6 éléments de 35 cm d’épaisseur : 5 voussoirs (dont 3 standards et 2 contre-clefs), et une clef de voûte trapézoïdale (voussoir plus petit conçu pour constituer le clavage  de l’anneau et dont la position sur l’anneau indique la position relative du tunnel). Donc la progression du TBN se fait par poussée des vérins (5) sur les derniers voussoirs du dernier anneau posé.

Sols pulvérulents ou fins : On utilisera un tunnelier équipé de dents, ces dernières faisant office de couteaux entraînant le sol. Cependant il faut une certaine pression pour assurer la stabilité du terrain, dans le cas de sables aquifères par exemple, on devra utiliser un tunnelier à pression de boue qui creuse dans une chambre d’abattage remplie de bentonite (Fig 4).Cette dernière assure un confinement uniforme et génère un «cake» sur quelques centimètres en avant du front, assurant l’intégrité et la tenue du terrain. En cas d’intervention sur la roue ou les outils de coupe, il faudra vider la boue et travailler en hyperbare (air comprimé). L’évacuation des déblais dans le cas des tunneliers à bentonite sera réalisée, après concassage éventuel (16), par pompage de la boue chargée (14). Celle-ci sera ensuite filtrée et traitée pour être ré-acheminée au front de taille (13). On parle alors de marinage hydraulique. Le soutènement s’effectue avec des anneaux de voussoirs de la même manière que le tunnelier pour roche tendres.

C’est donc ce genre de tunnelier ainsi que ce soutènement par voussoirs qui a été sélectionné pour le prolongement de la ligne D de Lyon.

Tout métro possède deux voies de circulation, une par sens. L’encombrement latéral d’une voie correspondant environ à 5 m, les deux voies auraient nécessité un tunnel de plus de 10 m de diamètre. Compte tenu du contexte géologique, et de la technologie du bouclier à pression de boue, il est apparu plus simple de creuser deux tunnels de faible diamètre. En effet, plus le diamètre est grand, plus le gradient de pression exercé par le terrain sur la roue de coupe varie entre ses extrémités supérieure et inférieure. Il devient alors difficile de gérer ce gradient de pression vertical. Par conséquent il a été décidé de creuser deux tunnels de diamètre 6,28 m. Le tunnelier mesurait 50m en comptant le train suiveur et le bouclier seulement mesurait 11m.

Zone aquifère : La traversée des zones aquifères, autrement dit des zones situées dans une nappe phréatique ou qui font l’objet d’une circulation d’eau (lits d’une rivière, failles, etc…), a toujours posé d’énormes problèmes. La difficulté est d’autant plus grande que les terrains sont presque toujours de nature sableuse ou terreuse, avec très peu de cohésion. Lorsqu’une zone aquifère est localisée, plusieurs solutions sont envisageables. Si le creusement se fait au tunnelier, l’excavation a lieu sous bouclier fermé. Une bonne étanchéité est à prévoir entre les voussoirs ainsi qu’entre voussoirs et bouclier. Dans les méthodes conventionnelles, selon le débit d’eau ainsi que la qualité du terrain traversé, il peut s’avérer necessaire:

– D’injecter le terrain pour en modifier les caractéristiques mécaniques afin de le rendre étanche lors du passage du tunnelier. On injecte habituellement du coulis de ciment dans la roche. Pour l’injecter on utilise des colonnes de jet-grouting. Ce sont des appareils qui enfoncent depuis la surface une grande tige dans la roche et qui projettent le coulis de ciment à très haute pression (400 bars) de-structurant la roche et la mélangeant au ciment. Apres durcissement du ciment on obtient   un cylindre compact qui se comporte comme une roche dure tres peu perméable. Puis l’appareil avance pour injecter le coulis sur toute la zone aquifère. Cette technique permet de rendre le sol plus stable et plus étanche lors du passage du tunnelier.

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             – De congeler le terrain pour les mêmes raisons. Le glaçon de roche est étanche et très résistant. Deux techniques sont envisageables selon la configuration géologique et la durée du chantier : la congélation à l’azote liquide ou à la saumure. Dans tous les cas, la méthode consiste à faire circuler le fluide frigorifique dans la roche aquifère. Le front de glace se propage jusqu’à former un ensemble homogène. Pour la congélation avec de l’azote liquide, c’est le même principe que l’injection de coulis, donc avec des colonnes de jet-grouting. La congélation à la saumure consiste à imprégner la roche, depuis la surface, d’eau salée à -60°c pour la congeler. Ce processus est assez long et peut prendre parfois un an si la couche de roche à congeler est épaisse. 

Lorsque les venues d’eau sont faibles ou limitées dans le temps, on se contentera bien souvent d’assurer un drainage correct.

Pour le cas du métro D de Lyon, de tels techniques n’ont pas été nécessaires car le tunnel ne passait pas dans des terrains de tres forte perméabilité et donc avec des venues d’eau limitées.

Définitions :

Perméabilité : la perméabilité d’une roche correspond à son aptitude à se laisser traverser par un fluide. Il se mesure par la distance parcourue par le fluide en un temps donné : en m/s

 Pression : La pression sur la roue de coupe correspond à la force par unité de surface qu’exerce la roche sur celle-ci sous l’action de la poussée des verins du tunnelier.  Cette pression n’est pas équirépartie sur la roue de coupe car les roches meubles, subissant l’attraction terrestre, exercent une pression plus importante sur le partie inférieure de la roue. Son unité dans le système international est le pascal (Pa), lequel correspond à une force de un newton par mètre carré.

 

Les études géologiques

Comment les études géologiques interviennent-elles dans le choix de la technique de forage dans les tunnels ?

  1. Etudes géologiques d’avant travaux et contraintes

Introduction 

Mon étude portera sur le projet de liaison par métro entre un point A  (stade de Gerland) et un point B (gare d’Oullins). La surface étant construite et les deux points séparés par le Rhône, l’option qui a été retenue pour permettre le transport en commun de personnes est le creusement d’un tunnel pour y installer un métro servant de prolongement à la ligne B (qui va de Charpennes jusqu’à Gare d’Oullins). La longueur finale du tunnel est de 1,8 km.

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Avant donc de réaliser le passage souterrain, il a été nécessaire de faire des investigations pour déterminer la géologie qui allait être traversée. Ces investigations ont consisté à réaliser 150 forages carottés avec de nombreux essais géo mécaniques en laboratoire.Ces investigations ont été réalisées sur une période de 5 ans entre 2004 et 2009 (dont 60 forages dans la mole granitique d’Oullins).

                L’objectif d’un forage carotté est de prélever un échantillon de roche qui soit le moins possible perturbé par le mode de prélèvement. Ce mode d’échantillonnage consiste à enfoncer un tube en acier dans la roche et à remonter à la surface ce qui est contenu dans le tube. Le tube en acier peut être enfoncé par vibration si la roche n’est pas trop dure ou par abrasion en roche dure.

Schéma explicatif de forage carotté à piston stationnaire

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  1. Phase de descente de l’outillage dans le trou existant.
  2. Enfoncement du tube dans la roche : phase de fonçage : la tête foreuse creuse un passage pour le tube d’échantillonnage.
  3. La phase d’accouplement : le carottage vient de se terminer et on effectue une rotation pour séparer le cylindre de roche contenu dans le tube de la roche massive afin de pouvoir le remonter
  4. La phase de remontée : remontée du tube contenant le cylindre de roche qui a été découpé

A partir des investigations géologiques et l’analyse des différents échantillons de roches prélevées et analysées en laboratoire, plusieurs coupes géologiques ont pu être réalisées.

Coupe géologique du tracé du tunnel 

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2ème coupe géologique 

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(Correspondent aux diverses formations géologiques)

1. Explications et analyse géologique 

La coupe géologique montre que le tracé du tunnel va se faire dans 5 formations géologiques différentes : granite, granit altéré, molasse du miocène, et alluvions du Rhône. Nous allons détailler les principales caractéristiques de ces différentes formations géologiques.

 Le granite

Le tracé le situe près d’Oullins.

Le granite (du latin granum = grain) est une roche née dans la profondeur de la croûte terrestre et provenant de matériel en fusion à haute températures (roche dite magmatique)

Il est composé principalement de quartz, micas et feldspaths (définition ci-dessous)

Définition    Qu’est ce qu’une roche ?

Une roche est un assemblage de minéraux naturels. Elle occupe en général une place importante à la surface du globe. Une roche n’est pas nécessairement un matériau dur, par exemple le sable compte aussi parmi les roches

Les minéraux des roches magmatiques les plus courantes (en particulier le granit) sont :

Le quartz : composition : dioxyde de silicium  SiO2. La structure cristalline du quartz est hexagonale donc massive. Une de ses propriétés est la résistance aux agents mécaniques et chimiques, de sorte qu’il est quasiment insensible à toute altération et constitue par exemple le sable de nombreuses plages du littoral. Il est  aussi le minéral le plus répandu sur la terre. Dans les roches,le quartz ne se présente en général que dans sa forme incolore et transparente.

 Les micas : Il s’agit d’une famille de minéraux (silico alumineux qui appartiennent au groupe des phyllosilicates, phyllo qui vient du grec phyllon qui veut dire feuille). Les minéraux de ce groupe ont en commun une structure en feuillet. Ils s’altèrent sous l’action de l’eau (action chimique et mécanique (gel/dégel))

Les feldspaths: Les feldspaths sont aussi des alumino-silicates mais de la famille des tectosilicates. Ils forment le groupe de minéraux le plus important de la croûte terrestre. L’altération des feldspaths fournit de nombreux argiles comme le kaolin. Le nom feldspath désigne une famille de minéraux qui comprend de nombreuses espèces et variétés (feld= champ en Allemagne).

De plus, on y découvre des arènes granitiques dans le site d’Oullins ce qui signifie qu’il y a eu altération du granite du fait de la perméabilité du sol

Exemple d’arène granitique 

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Comme on le constate sur la photographie l’eau est venue altérer le granite en circulant dans les fissures. Petit a petit, l’eau a altéré la roche en partant de la fissure.

La seconde constatation est que l’altération produit un quartz limoneux.  Les limons et argiles proviennent de la dégradation du feldspath qui se transforme en argile sous l’action de l’eau. Le quartz ne s’altérant pas ,on obtient donc un mélange de quartz et d’argiles.

Contexte géologique 

Avant tout, il est important de situer ces formations géologiques dans l’histoire géologique de Lyon afin de pouvoir prendre les meilleures décisions possibles pour le creusement du tunnel.

Le granite sous Oullins est en fait une montagne qui est apparue avant toutes les autres formations géologiques identifiées par les sondages. Cette formation s’est érodée et a contribué à la formation des molasses du miocène.

Les molasses de miocène correspondent au second épisode géologique apparu sur cette coupe. La formation de ces molasses date d’une époque géologique située entre 23 et 5.3 millions d’années. Elle correspond à une longue dépression géographique qui a existé au-delà de la bordure Nord des Alpes, durant toute l’ère tertiaire. Tantôt marine, tantôt lacustre, cette dépression s’est lentement comblée des débris de l’érosion de l’édifice alpin naissant. Ce sont près de 3000 mètres d’épaisseur de marnes, de grès et de conglomérats qui se sont accumulés dès le milieu du tertiaire, pendant plus de 15 millions d’années. Ces dépôts constituent ce qu’on appelle les molasses du miocène. Elles débordent largement des limites du plateau Suisse vers l’est ou elles s’étendent jusqu’à Vienne (Autriche).

Ces molasses ont ensuite été recouvertes d’alluvions fluvio glaciaires qui ne subsistent que sur le granite (troisième épisode géologique indiqué par les sondages)

Sur la coupe juste au dessus du granite après les alluvions du Rhône, on retrouve des alluvions du fluvio-glaciaire, comme l’explique la partie précédente. Celles-ci datent des dernières glaciations .Il se pourrait donc qu’il y ait eu un fleuve ou une mer recouvrant la partie granitique (on dénombre souvent 3 grands types d’alluvions : argileuses, graveleuses, sableuses). Les dernières glaciations ont pris fin, il y a 10 000 ans.

L’ensemble molasses + alluvions fluvio glaciaire a été érodé et recouvert d’alluvions du Rhône. Enfin on observe alors que les alluvions qui ont recouvert la molasse de façon importante sont celles apportées par le Rhône qui s’est déplacé sur la molasse au cours des derniers millénaires.

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2. Les différentes roches et les risques associés

Les blocs erratiques 

-Les premiers sondages ont révélé la présence de quelques blocs erratiques (les blocs erratiques sont des fragments de roches de grande taille véhiculés par les glaciers). Cependant ceux-ci sont tous présents dans la couche des alluvions du Rhône à l’interface de la couche de molasse de miocène et sont les résidus des phases d’érosion antérieures aux dépôts alluvionnaires du Rhône. (Ils sont bloqués dans les alluvions argileuses qui forment une pâte les retenant). Ils sont d’une taille suffisamment importante pour qu’ils soient pris en considération dans la phase de choix du tunnelier. Les plus gros qui seront rencontrés pendant le creusement étant de 5  mètres de diamètre. Lors du percement du tunnel, ils vont générer des blocs plus petits qui devront être fragmentés par concasseur à mâchoires pour pouvoir être évacués par le tunnelier. Cependant seulement 2 se situent totalement sur le parcours du tunnelier et 2 autres sont  eux partiellement sur le parcours du tunnelier. Les blocs en partie sur le parcours du tunnelier sont ceux qui causent le plus de problèmes. Pour cause, ils pourraient soit s’effondrer sur la partie creusée soit créer une pression sur les voussoirs qui les déformerait ainsi par la suite.

Exemple d’un bloc erratique laissé dans un quartier lyonnais pour servir de décoration

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Les infiltrations d’eaux

– Le second facteur de risque le plus important est le risque lié aux infiltrations d’eau qui à priori peut se produire dans chacune des différentes formations géologiques traversées.

Dans le granite, les infiltrations d’eau se font en général par les failles qui selon leurs dimensions peuvent entraîner des débits d’eau très importants. Les forages de reconnaissance ont montré que les fissures du granite étaient colmatées par un enduit argileux qui les rend quasiment imperméables (perméabilité de 10-7 m/s).

L’arène granitique peut présenter une perméabilité importante associée à une roche peu cohérente et sujette à éboulement. Sachant que celle-ci se situe vers la fin du creusement, les conséquences d’une inondation cumulée à un éboulement pourraient ruiner le projet. La teneur en argile les rend imperméables dans le cas qui nous intéresse

Les alluvions du Rhône sont très aquifères (forte porosité et forte perméabilité à l’eau) du fait de leur faible teneur en argile. (risque d’effondrements importants avec forte arrivée d’eau avec une perméabilité de 2.10-3 à 1,5.10-2 m/s).

Les molasses quant à elles sont relativement étanches du fait de leur dominante argilo-sableuse (perméabilité de 5.10-5 m/s) limitant ainsi tout risque d’infiltration d’eau.

Aquifère : Formation géologique contenant de façon temporaire ou  permanente de l’eau mobilisable, constituée de roches perméables et capable de la restituer naturellement et/ou par exploitation.

Les tassements de terrain :

Les dernières difficultés rencontrées dans le creusement du tunnel sont les différents tassements de terrain possibles pendant sa construction.

Dans l’arène granitique les risques de tassement sont peu probables(le granite étant une roche dure et ayant une très grande résistance mécanique) rendant impossible tout tassement de surface.

Les molasses de miocène présentent une bonne étanchéité, leur résultante est que le risque de tassement de terrain par liquéfaction de la roche est réduite a minima.

Les alluvions du Rhône contrairement à ceux des molasses de miocène ceci peuvent présenter un risque de liquéfaction importantes en cas de vibration lors de la formation.

Conclusion :

Les différents facteurs de risque qui paraissent les plus apparents nous amènent vers le choix de creusement du tunnel par tunnelier. Cependant plusieurs options sont possibles sur diverses parties de creusement, comme vers l’arrivée sur Oullins où le creusement est plus avantageux à l’explosif.

Introduction

Ce dossier a été réalisé dans le cadre des travaux pratiques encadrés (TPE) en classe de première S. Nous avons travaillé en groupe de 3 personnes. Ce qui nous a poussé à choisir notre sujet est que nous étions tous très intéressés par la géologie et de plus nous avions des contacts travaillant dans ce domaine. Par conséquent, nous avons choisi un sujet s’accordant avec la géologie : le creusement des tunnels.

Les tunnels sont de plus en plus présents sur nos routes. En effet ils sont indispensable pour franchir rapidement des obstacles naturels tel que des montagnes (tunnel sous le mont blanc) ou de l’eau (tunnel sous la manche).

Les premiers tunnels sont apparus dans l’antiquité, ils étaient beaucoup plus petits et servaient principalement à acheminer l’eau. Au fur et à mesure du temps, ils se sont agrandis et ont pris de l’importance, surtout au vingtième siècle où l’on a commencé à faire des ouvrages bien plus conséquents pour faciliter les déplacements routiers. L’invention du tunnelier a largement contribué aux progrès des tunnels. Le premier tunnelier fut imaginé et dessiné par Marc BRUNNEL pour la traversée de la Tamise en 1825. Le concept n’est donc pas récent, mais son développement technologique a dû attendre le début des années 1960 avec la construction des premiers tunneliers par les Japonais.

Dans ce monde ou les déplacements doivent toujours être de plus en plus rapides, surtout pour les échanges commerciaux, les tunnels acquièrent une importance cruciale. Cependant, pour forer un tunnel, il faut respecter de nombreuses contraintes liées à la géologie. En effet il existe de très nombreuses caractéristiques différentes de roche ou de terre. De plus les propriétés des roches sont tellement variables qu’il faut adapter une technique de forage pour chaque type de roche. Cela requière une grande connaissance du sol dans lequel le tunnel va être creusé, ainsi est-il important de faire une étude préalable précise du sol afin de faire un choix judicieux de la technique de forage. Chacune des techniques a des conséquences sur l’environnement et pour ne pas l’endommager il est important de choisir une technique adaptée. On peut donc se demander comment les études géologiques interviennent dans la détermination de la technique de forage. Nous étudierons tout d’abord les grands types de géologie puis les différentes techniques de forage en fonction de la roche.